Les « réels » recomposés de Lucie Skaer

Le travail de cette artiste anglaise née en 1975, qui vit et travaille à Glasgow, apparaît sur le devant de la scène institutionnelle internationale depuis une décennie. Choisie avec cinq autres artistes pour représenter l’Écosse à la Biennale de Venise 2007, elle a aussi été finaliste du Turner Prize en 2009. Des expositions monographiques lui ont été consacrées à la Kunsthalle de Bâle en 2009 et au Witte de With de Rotterdam en 2016. Lucie Skaer présente au MRAC un ensemble de pièces réalisées ces cinq dernières années, comme Eccentric Boxes, une coproduction entre le MRAC et la Biennale de Rennes 2016. Cette installation constituée de deux volumes en bois – malles, coffres ? – et de quatorze photographies couleur, apparaît totalement énigmatique au premier abord. Des explications données dans un livret présentant l’exposition permettent d’y voir (un peu) plus clair : « Lucie Skaer a retiré le parquet du salon [de la maison de son père] en y incrustant certains meubles et en retirant les lattes pour construire un coffre. Chacune de ses interventions laissant des cicatrices dans le bois, ces incisions sont mises en relief par incrustation de pierres et de céramiques, enluminant littéralement le plancher avant qu’il ne soit transformé en boîte scellée. » Chaque salle du parcours propose un espace fictionnel bien particulier. Dans la seconde, trois petites sculptures intitulées La Chasse – d’où le titre de l’exposition – s’inspirent très librement d’un ouvrage de la fin du XVIe siècle, Le Livre de chasse, de Gaston Phoebus.