Françoise Petrovitch se fiche de la technique, «Â elle ne m’intéresse pas vraiment », dit-elle.
Ou plutôt, ce sont toutes les techniques qui l’intéressent : estampe, sculpture, lithographie, vidéo, dessin, lavis, huile et, plus récemment, le bronze pour ce Lapin-témoin et cette Sentinelle très « lewiscarolliens » qui ouvrent l’exposition « Nocturnes » du Centre d’art de Campredon, totalement revisité pour l’occasion. Dans ce parcours ténébreux, scandé par des éclairs de couleur incandescents, l’artiste fait la part belle à la peinture, technique qu’elle utilise avec la même liberté que le dessin. Elle a ce même geste spontané, sans repentir, pour traduire sa pensée au plus près. Si ses images nous plongent de façon récurrente dans un univers silencieux et secret, la nuit accentue derrière l’apparente beauté de ses toiles le mystère et le trouble. Des questions se posent dès que l’on observe ce qui apparaît à la surface de la toile, cette peinture qui se donne pour figurative prend avec la vraisemblance des libertés : l’espace refuse la perspective, la lumière est traitée de façon fantaisiste, la disposition des corps et des objets déroge aux normes physiques. Toute l’ambiguïté des sujets tient dans ce qu’ils sont en instabilité dans un invisible improbable : natures mortes fanées flottant dans l’épaisseur sombre de la toile, oiseau mort en lévitation dans un espace indéfini, silhouettes évanescentes, les yeux fermés ou le dos tourné, en déséquilibre sur la toile. Ses créations ont le degré d’étrangeté dont on se souvient dans les rêves. Elle est fantastique l’œuvre de Françoise Petrovitch, la nuit.
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Fantastique Petrovitch
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°701 du 1 mai 2017, avec le titre suivant : Fantastique Petrovitch