PARIS
Jamais encore on n’avait réuni les œuvres de Jean-Paul Riopelle et Joan Mitchell, de leur rencontre en 1955 à leur rupture en 1979.
Pour la première fois, donc, le Musée national des beaux-arts du Québec retracera vingt-cinq années de leurs carrières respectives à l’aune de leur relation. « Il aurait été impensable de monter un tel projet de leur vivant », confie Michel Martin, commissaire de l’exposition. Et pour cause : après dix ou quinze ans, leurs relations se tendent. Les deux artistes, chacun doté d’une très forte personnalité, entretiennent une certaine rivalité. « Ce que je fais te ressemble. Serais-tu mon(ma) maître(sse) ? », écrit Jean-Paul à Joan peu après leur rencontre.
Il se met à travailler la gouache, emploie des blancs, comme elle, en aplat. Au point de peindre, en 1957, Labour sous la neige, un tableau « mitchellien » dira-t-on. Joan lui répond par un clin d’œil en écrivant sur une de ses toiles de cette même année « Jean de La Fontaine, le laboureur et ses enfants ». Jusqu’au milieu des années 1960, leurs tableaux semblent se répondre, même si les artistes s’accusent l’un l’autre de copie. Au fur et à mesure que leur relation se dégrade, les correspondances artistiques s’estompent. Et pourtant, quand Joan meurt, en 1992, Jean-Paul peint une toile monumentale, Hommage à Rosa Luxemburg, composée de trois panneaux, en réponse à une phrase de Joan Mitchell au début de leur amour : « C’est le début de la vie en rose. »
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Mitchell et Riopelle, les amants terribles
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Abonnez-vous dès 1 €Du 12 octobre 2017 au 7 janvier 2018. Musée national des beaux-arts du Québec, 179, Grande Allée Ouest, Québec (Canada). Commissaire : Michel Martin. www.mnbaq.org
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°701 du 1 mai 2017, avec le titre suivant : Mitchell et Riopelle, les amants terribles