Cleon Peterson le vent en poupe

En juillet prochain, une de ses œuvres originales habillera, coque et voiles, le nouveau maxi-trimaran de la flotte Gitana, l’écurie de course au large armée par Ariane et Benjamin de Rothschild. Choc esthétique prévisible sur la ligne de départ. Comment la vision de cet artiste né à Seattle en 1973, passé par la rue, les drogues et la prison, a t-elle rencontré la passion de la famille Rothschild pour la compétition nautique ? Alors que le bateau était en construction, entouré du plus grand secret, « l’équipe Gitana a souhaité que cette performance d’ingénierie s’accompagne d’une expression audacieuse », en accord « avec les engagements de la Fondation Rotschild sur la réinsertion », explique Jean de Loisy, président du Palais de Tokyo. Le musée, qui défend l’art urbain  à travers son programme « Lasco Project » et a déjà passé deux commandes à Cleon Peterson – dont une fresque au pied de la tour Eiffel (Nuit blanche 2016) – a fait valoir le travail de l’artiste, représenté à Paris par la Galerie du jour agnès b. Compositions spectaculaires et expérience de la marge : Ariane et Benjamin de Rothschild, par ailleurs collectionneurs d’art contemporain, ont « adoré ». L’ancien gamin de Seattle, « grandi près de l’océan Pacifique » n’oublie pas que, debout sur le rivage, il se sentait souvent « petit face à la puissance du vent et de l’eau ». Cela lui permet de mettre les choses en perspective : « J’imagine l’héroïsme (du navigateur) Sébastien (Josse) […]. Prendre une petite part à cette aventure est un honneur. »