La visite de l’exposition démarre avec Circular Inception, une installation de neuf ensembles de disques concentriques qui, lorsqu’ils se déploient dans l’espace, forment une série de dessins géométriques aériens auxquels réagit une musique auto-générative composée par Jacopo Baboni Schilingi.
Dans cette proposition d’une infinie poésie, les rôles sont inversés ; le ballet n’illustre plus la musique, c’est la musique qui répond au ballet. Et pour cause : impossible n’est pas Crespin. Ce que l’on vérifie dans les quinze œuvres suivantes présentées à la Maison de l’Amérique latine, où, s’il n’est plus question de musique, différents ballets géométriques silencieux évoluent au sein de l’exposition. En digne héritier des artistes cinétiques, l’artiste vénézuélien se sert de petits moteurs invisibles commandés par des programmes informatiques développés dans son atelier – dans une vie antérieure, Crespin était ingénieur –, pour animer des formes simples ou complexes (une ligne droite, des cercles, des cubes…) dans l’espace. Les mouvements qui paraissent singer la vie ne sont jamais brusques, les formes évoluant de l’ordre au chaos, et inversement, dans une grande douceur. S’agit-il d’installations ou de sculptures ? L’ensemble s’apparente davantage à une série de dessins en mouvement, cette impression étant renforcée par les ombres projetées sur les murs qui dessinent de nouvelles formes qui ne sont pas sans évoquer Kandinsky, Klee ou Moholy-Nagy. À propos de ces ombres portées, Elias Crespin parle d’« effets secondaires désirables ». Le désir, cette émotion amoureuse qui vous pousse irrésistiblement vers l’autre, et qui est bel et bien le moteur de l’œuvre de Crespin.
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Les ballets géométriques d’Elias Crespin
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°700 du 1 avril 2017, avec le titre suivant : Les ballets géométriques d’Elias Crespin