Un couple d’Américains offre au Louvre un tableau majeur du Siècle d’or hollandais, une première dans l’histoire du musée parisien.
Collection Leiden
Baptisée du nom de la ville de naissance de Rembrandt, la collection des époux Kaplan a ceci d’original qu’elle n’est pas exposée à la contemplation quotidienne de ses propriétaires. Ceux-ci l’ont conçue, dès le départ, comme une « bibliothèque de prêt », jusqu’ici anonyme, mise à la disposition d’une quarantaine de musées internationaux, soit pour figurer dans des expositions, soit pour compléter à long terme des collections permanentes. Sa réunion partielle au Louvre, jusqu’au 22 mai, est une première. Elle permettra d’admirer deux ensembles exceptionnels par leur qualité : le premier constitué de tableaux rembranesques dont dix sont de la main du maître, le second formé d’œuvres des principaux peintres de Leyde adeptes de la « manière fine », tels que Gérard Dou ou Frans van Mieris.
Vers 1645-1646
Ce grand tableau de Ferdinand Bol (1616-1680) a été peint à Amsterdam où l’ancien élève de Rembrandt, natif de Dordrecht, s’est installé comme maître indépendant avant 1642. Il rejoint au Louvre quatre autres œuvres de sa main, toutes réalisées dans la décennie suivante.
Don
Quand le tableau de Ferdinand Bol fut adjugé 1 301 160 euros (frais compris) chez Versailles Enchères, en 2009, il le fut au profit de la collection Leiden formée à New York par Thomas Kaplan et son épouse. Apprenant que le Musée du Louvre avait été leur sous-enchérisseur, ils lui proposèrent le tableau en dépôt. C’est ainsi que le public put admirer la toile dès 2010, sept ans avant l’officialisation de sa donation à l’occasion de l’exposition « Chefs-d’œuvre de la collection Leiden », au Louvre, jusqu’au 22 mai.
Kaplan
Thomas Kaplan, philanthrope et homme d’affaires américain, ne se voyait pas collectionneur. Il le devint le jour où il réalisa que les tableaux de Rembrandt et son école qu’il admirait depuis l’enfance étaient encore disponibles sur le marché. En 2003, sa femme, Daphne Recanati Kaplan, se lance à ses côtés pour démarrer ce qui deviendra, seulement treize ans plus tard, la plus grande collection privée de peinture néerlandaise du XVIIe siècle au monde.
Éliézer et Rébecca
Bol était un fin portraitiste, mais aussi un peintre de tableaux religieux ou mythologiques. Ici, il s’empare d’un sujet biblique tiré de l’Ancien Testament. Selon la Genèse, Abraham envoie son serviteur Éliézer à la recherche d’une épouse pour son fils Isaac. Éliézer s’adresse à Dieu, priant pour un signe distinguant la jeune fille. L’épisode du puits est la réponse à cette prière. Bol a choisi de montrer le moment précis du don de l’eau. L’ampleur qu’en donne le peintre répond à la portée universelle du thème illustré.
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Éliézer et Rébecca au puits
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°700 du 1 avril 2017, avec le titre suivant : Éliézer et Rébecca au puits