En 1979, Pierre Soulages inventait le « noir lumière », oxymore pictural qu’il baptise « outrenoir » en 1990 pour qualifier ses recherches au-delà du noir.
Cette exploration chromatique qui repose sur les interactions entre la matière et la lumière fait l’objet d’une expérience inédite menée par l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et la Fondation Gandur pour l’art. De ce partenariat peu banal, entre ingénieurs et historiens de l’art, est né un projet expérimental situé à la croisée de l’art et de la science. Pour ce premier opus, une vingtaine d’Outrenoirs jouent les cobayes dans un bâtiment tout en longueur, inauguré pour l’occasion. Ici, les salles d’exposition conventionnelles ont été remplacées par des laboratoires. Chacun présente un outil numérique conçu par des start-up issues de l’EPFL. D’emblée, le visiteur est invité à une expérience immersive et interactive. En chaussant des lunettes de réalité virtuelle, il plane au-dessus d’un tableau ou module l’éclairage d’une œuvre selon son déplacement. Les dispositifs tomberaient dans le gadget s’ils n’ouvraient de réelles perspectives. L’un des plus prometteurs est celui de la start-up ARTMYN, dont le programme numérise le tableau en 5D. L’image topographique obtenue révèle les moindres reliefs de la couche picturale dont on peut modifier l’angle de vision depuis une tablette tactile. On devine le bénéfice que pourrait tirer de cet outil un restaurateur de tableau. La somme de ces expériences scénographiques et technologiques a pour résultat positif de porter un regard à la fois inédit et ludique sur l’œuvre de Pierre Soulages.
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Soulages, version 2.0
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Abonnez-vous dès 1 €École polytechnique de Lausanne, bâtiment ArtLab, place Cosandey, Lausanne (Suisse), outrenoir.fg-art.org
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°698 du 1 février 2017, avec le titre suivant : Soulages, version 2.0