Comment mettre en valeur une collection où figurent principalement des artistes américains plébiscités par le marché, tels que Richard Prince, McCarthy ou John Giorno ?
Invité par l’ex-galeriste et riche collectionneur Charles Riva à porter son regard sur sa collection, Pierre-Yves
Desaive scrute celle-ci à l’aune de la récente élection américaine et prend le parti d’en faire une illustration des relations complexes unissant politique, monde de l’art et argent. Intitulée « The Power and the Glory », en référence à la Bible et la puissance divine, l’exposition présente une sélection d’une trentaine d’œuvres en « doré et en noir et blanc », où le curateur joue du contraste entre vanité et humilité, entre désir de séduire (commun aux créateurs et aux hommes politiques) et aridité de l’exigence artistique. Le bronze de Sherrie Levine qui ouvre l’exposition est emblématique du balancement à l’œuvre dans toute le parcours : squelette doré d’un veau à deux têtes, il s’offre à la fois comme vanité et comme spectacle. Entre ces deux pôles, Pierre-Yves Desaive convoque ironiquement les attributs du pouvoir et de l’argent (drapeaux, dorures, etc.) pour mieux tisser un réseau de correspondances et d’oppositions qui mettent face à face l’imposant phœnix de Andreas Hofer et un « arbre » doré gonflable de McCarthy, les photographies de Hillary Clinton et de Donald Trump par Harry Benson, les crânes en bois sculpté et doré à la feuille d’or d’Hervé Ic et les performances outrancières de McCarthy. Au-delà du Vanitas Vanitatum induit par la référence biblique du titre, cette ambivalence doit se lire comme une mise en abyme de la collection Riva, tendue entre « bling bling » et exigence…
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Dorures et vanités
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°698 du 1 février 2017, avec le titre suivant : Dorures et vanités