Pour le centenaire de la mort d’Odilon Redon, le Musée des beaux-arts de Bordeaux, sa ville natale, lui consacre une exposition recentrée sur ses peintures de paysages, sujet assez rarement abordé dans son œuvre.
Bien qu’il ait été connu par ses noirs (pour désigner ses dessins, fusains, estampes), sa vie entière est jalonnée par la pratique de la peinture. Si, par la suite, on a évoqué son « passage à la couleur », c’est que jusqu’en 1890 la peinture constituait pour lui un domaine marginal, limité aux études de paysages qu’il exposa très rarement. Ils sont pourtant la source de son inspiration onirique. Redon a vécu dans le Médoc une enfance solitaire et rêveuse, et c’est dans ce paysage que va s’opérer la construction de son œuvre et notamment de ses noirs. Ce qui l’intéresse, c’est la quintessence même du paysage. Il voue un véritable culte à l’arbre, motif fétiche et symbole de son attachement à sa terre natale. De son séjour pyrénéen en 1870, il retient le décor vertigineux des montagnes et les plateaux arides, de son voyage en Bretagne, les paysages rocheux et l’immensité des dunes et des grèves, vides de toute présence humaine, qui font écho aux paysages désertiques de ses landes sauvages. Le vide, l’immensité participent d’un retour à la nature primitive chère à Redon. Du rez-de-chaussée au premier étage de la galerie, toiles et dessins accrochés côte à côte dans une sorte de continuum hypnotique mettent en exergue ces différentes visions paysagères de Redon, tandis que le sous-sol dévoile le coloriste connu à travers un ensemble remarquable de variations intensément colorées sur des thèmes mythologiques et religieux.
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La nature silencieuse paysages de Redon
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Abonnez-vous dès 1 €Galerie des beaux-arts, place du Colonel-Raynal, Bordeaux (33), www.musba-bordeaux.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°698 du 1 février 2017, avec le titre suivant : La nature silencieuse paysages de Redon