Atriums, patios, cloîtres, cours de palais ou de ferme, cours de caserne, d’hôpital et de prison, cours laborieuses ou d’apparat, quatre-vingt-dix tableaux du XVIe au XXe siècle nous invitent à un inusité voyage dans le temps et l’espace.
Première exposition jamais consacrée au thème des cours intérieures, « Fenêtres sur cours » permet de découvrir les stratégies mises en œuvre par les artistes, durant cinq siècles, pour appréhender ces espaces que sont les cours. Caractérisée par des alternances d’ombre et de lumière, de pleins et de vides, de ciel, de végétation, de formes et de volumes façonnés par l’homme, la cour apparaît comme un lieu plus ou moins clos où peut se jouer une poétique de l’espace protégé, parfois décalé. Fruit d’une collaboration entre Paul Vredeman de Vries (Anvers, 1567-?, après 1630) pour l’architecture, et Jan I Brueghel l’Ancien dit de Velours (Bruxelles, 1568-Anvers, 1625) pour les figures, Architecture et jardin (non daté) est caractéristique du maniérisme en vogue à Prague sous le règne de Rodolphe II. Les présences humaines et animales se découvrent progressivement au sein d’une architecture majestueuse peinte jusque dans ses plus infimes détails. Au contraire, les figures de Dédale et Pasiphaé (non daté) de Jean Lemaire, dit Lemaire-Poussin (Dammartin, 1598, Gaillon, 1659) s’imposent au premier plan dans un décor plus synthétique. Bien éloignée de ces monumentales scénographies, Cour de maison marocaine (non daté) d’Edme Alfred Alexis Dehodencq (Paris, 1822-1882) apparaît comme un espace architectural aux dimensions réduites incarné avec une rigoureuse simplicité. Deux femmes affleurent discrètement dans l’ombre. Autre belle découverte, Santiago Rusiñol (Manlleu, 1861-Aranjuez, 1931), présent dans l’exposition avec quatre toiles, est ainsi évoqué par Axel Hémery, conservateur en chef du Musée des Augustins et commissaire de l’exposition : « Gloire de la peinture catalane du tournant du siècle, admiré et détesté par Picasso, Rusiñol est un poète mélancolique fasciné par les thèmes de la pureté, du mysticisme et de la beauté […]. C’est un artiste rare et esthète qui mériterait d’être reconnu en France. Espérons que cette exposition y contribuera. »
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Cinq siècles de peinture entre intérieur et extérieur
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Abonnez-vous dès 1 €Musée des Augustins, 21, rue de Metz, Toulouse (31), www.augustins.org
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°698 du 1 février 2017, avec le titre suivant : Cinq siècles de peinture entre intérieur et extérieur