PROXIMA - Pour se transporter « par-delà les confins des sphères étoilées », l’artiste Eduardo Kac
n’a eu besoin que de deux rectangles de papier format A4, d’une paire de ciseaux et… de la complicité de l’astronaute Thomas Pesquet, embarqué fin 2016 à bord de la mission Proxima.
Il faut dire que ce poète et plasticien basé entre Rio et Chicago a un tempérament de pionnier. En 1982, désireux d’inventer de nouvelles syntaxes à l’ère des télécommunications, Eduardo Kac signe son premier poème numérique, avant de s’intéresser à la télérobotique puis à la génétique : proclamée œuvre de bio-art, la lapine transgénique fluorescente Alba le fait mondialement connaître au début des années 2000. Depuis sa collaboration, entamée en 2006, avec le laboratoire arts-sciences du Cnes (Centre national d’études spatiales), Eduardo Kac s’est tourné vers l’espace, où le concours de Thomas Pesquet lui offre d’être présent par procuration. Lors de son séjour de six mois dans la station spatiale internationale, et dès que son emploi du temps le lui permettra, le spationaute a en effet accepté de donner naissance à Télescope intérieur, sculpture mobile légère constituée d’une forme plane et d’un cylindre découpés dans du papier. Libéré des lois de la gravité, le dispositif flottant en trois dimensions peut se lire comme le mot « MOI » tout en évoquant une silhouette humaine au large cordon ombilical sectionné, ou encore une lunette d’observation, symbole d’un changement de perspective : la planète Terre envisagée depuis un vol habité. « Poésie performative » concise, Télescope intérieur illustre, selon Eduardo Kac, les possibilités d’une écriture en impesanteur. Cette première artistique donnera lieu à une vidéo diffusée dans le cadre du festival Sidération, dont l’édition 2017 se tiendra du 23 au 26 mars. Anne-Cécile Sanchez
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
De l’art dans l’espace
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°698 du 1 février 2017, avec le titre suivant : De l’art dans l’espace