Damien Deroubaix, le poids des références

« Un choc », dit-il, sonné qu’une simple image à deux dimensions puisse produire un tel effet. S’il se dit peintre, il n’en pratique pas moins tous les moyens d’expression, du dessin à l’installation, à même d’occuper l’espace en deux ou en trois dimensions. Deroubaix opère d’ailleurs toujours en fonction des lieux où il intervient. Au Creux de l’enfer, qu’il connaît bien parce qu’ancien étudiant de l’école des beaux-arts de Saint-Étienne, il a choisi de réaliser à l’écho d’un monde à la dérive un ensemble de grandes peintures sur le thème de l’enfer aujourd’hui. Hommage indirect, comme il ne peut se passer d’en faire, à ses aînés, de Bosch à Beckmann en passant par Goya et tant d’autres. Au risque d’une illustration littérale au regard d’un lieu puissamment marqué par son côté infernal, Deroubaix a conçu tout une scénographie de portes qui multiplient chimères, méduses, figures squelettiques et diaboliques envahies de chardons piquants. Symboles et métaphores sont chez lui au service d’une vision inquiétante, qui en appelle à toute une population de personnages et d’effigies qui composent un programme aux allures de contes et légendes apocalyptiques, versant postmodernité. Tableaux et esquisses accompagnent la genèse d’une œuvre qui ne manque pas de puissance, mais qu’étouffe parfois à l’excès le poids d’un trop-plein systématique de références.