L’exposition s’ouvre sur un petit film réalisé en 1961 par Jean-Michel Meurice (né à Lille en 1938). Le jeune artiste a posé la couleur directement avec les doigts chargés de peinture, recouvrant de formes et de vibrations colorées 300 mètres de pellicule 35 mm.
Cette création fondatrice préfigure l’œuvre à venir : simplification et répétition des formes, diffusion de la couleur sans rigidités spatiales, appréhension de l’espace et de la temporalité comme des réalités incirconscriptibles. Jean-Michel Meurice a toujours mené de front ses recherches multiformes. Peintre et réalisateur de plus de cent quarante films documentaires pour la télévision, il a également participé à la création de la chaîne Arte. Le pari d’une rétrospective présentant un parcours aussi diversifié n’était pas gagné d’avance. Les cinq vastes salles consacrées à cet artiste en constante remise en question permettent de porter un regard qui va de surprises en étonnements. Meurice poursuit depuis le début des années 1960 une réflexion critique sur la déconstruction/reconstruction de la peinture. Ses recherches l’amènent à côtoyer les artistes du mouvement Supports/Surfaces, sans qu’il n’adhère formellement au groupe. Très éloigné de tout formalisme réducteur, Jean-Michel Meurice a toujours voulu garder la possibilité de remettre radicalement en question ses processus créatifs. Il n’est pas évident de réaliser que c’est le même artiste qui a peint dans les années 1970 les Pénélopes, immenses toiles de plus de six mètres de haut saturées de fines bandes de couleur rigoureusement droites et horizontales, et Ipomea RD9 (2010), un rideau de douche rosé où semblent flotter de douces empreintes de fleurs. Comme l’écrit Victor Vanoosten, commissaire de l’exposition, « les ipomées et les belles-de-jour sont les signes d’un nouveau déploiement de la couleur qui réalise la véritable ambition de Jean–Michel Meurice : changer pour être soi-même, parce que “peindre c’est vivre“. »
Il est cependant regrettable que les visiteurs n’aient pas librement accès sur écran aux films documentaires de l’artiste. Quelques-uns sont projetés une fois à une date fixe dans l’auditorium du LAAC.
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Les révolutions permanentes de Meurice
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°697 du 1 janvier 2017, avec le titre suivant : Les révolutions permanentes de Meurice