Claude Mollard, photographe

Le père des Frac, auteur également de différents ouvrages – dont, en septembre, L’Art de concevoir et gérer un musée –, mène pourtant une double vie avec la photographie qu’il pratique depuis l’âge de 15 ans. L’ancien membre des 30x40, club photographique de Paris auquel il montrait ses images de traces de cheminées sur des façades d’immeubles démolis, a d’ailleurs exposé pour la première fois en juin 1968 aux côtés d’Henri Cartier-Bresson à La Maison pour Tous, haut lieu culturel parisien de la rue Mouffetard. Le jeune énarque, alors administrateur civil à la direction du budget du ministère des Finances, menait aussi en tant qu’adhérent au Parti socialiste unifié (PSU) une carrière politique. Ses différentes hautes fonctions ne l’ont pas détourné de la pratique photographique mais simplement rendu extrêmement discret sur cette activité, bien qu’il ait œuvré à la création du Centre national de la photographie et à celle de l’École nationale supérieure de la photographie à Arles. Les Origènes, traces de visages qu’il chasse dans la nature depuis un séjour à Stromboli il y a seize ans, l’ont sorti de sa réserve. Exposée dans différents espaces, cette série continuellement enrichie fera l’objet d’une exposition à la Mep en novembre 2017, soit deux mois après la deuxième édition de la Biennale des photographes du monde arabe qu’il a lancée un soir autour d’une table avec Jack et Monique Lang.