Alma-Tadema, son retour gagnant au bercail

Né dans un village frison en 1836, Lourens a passé ses tendres années dans la ville voisine de Leeuwarden. Depuis peu, la cité néerlandaise tente justement de se réapproprier ce talentueux ressortissant. Le Musée de la Frise, qui constitue patiemment une intéressante collection dédiée à Alma-Tadema, passe à la vitesse supérieure en organisant la première rétrospective fleuve consacrée à cet artiste majeur du courant éclectique. Leeuwarden, qui sera capitale européenne de la culture 2018, mise sur cet événement pour attirer l’attention sur une cité encore peu connue. Pour autant, il serait idiot de résumer cette exposition à une simple opération de marketing, tant elle brille par sa légitimité historique, mais surtout sa rigueur scientifique et la qualité des œuvres. Le musée, encore confidentiel dans le concert des grands établissements internationaux, a en effet réussi à convaincre de prestigieux partenaires. Vienne, Londres, Paris ou encore New York, l’écrasante majorité des établissements possédant des fleurons d’Alma-Tadema ont joué le jeu, tout comme les collectionneurs privés. Ses plus grands chefs-d’œuvre sont donc au rendez-vous : Les Roses d’Héliogabale, Moïse et encore bien d’autres, magnifiés par une scénographie impeccable et un propos original qui met intelligemment en perspective une œuvre bien plus complexe que les clichés auxquels on l’a souvent réduite.