Au fil des salles plongées dans une obscurité percée par les faisceaux de lumière qui détourent avec élégance les œuvres alignées sur les cimaises, le regard pénètre dans un mystère qui se prolonge loin vers l’horizon.
Hercules Segers aime les sentiers qui emmènent l’attention vers l’inconnu de paysages imaginaires. Autour de quelques thèmes essentiels, forêts, ravins, montagnes, ruines, il compose des lieux idylliques et chimériques qui n’existeront jamais ailleurs, sinon dans son génie. À l’égal de sa vie, mal connue, les lieux décrits identifiables sont rares. Excellent peintre, bornant sa palette à quelques tons chauds (Une vallée avec rivière, vers 1626), il se révèle surtout un prodigieux graveur, toujours à la recherche d’effets spéciaux obtenus à l’aide de tissus ou de papiers venus d’Orient passés dans la presse. Minutieux, inspiré, il intervient au pinceau ensuite sur la plaque afin de créer ces curieuses impressions qui témoignent de l’avancée des heures ou des saisons.
Suivre la série des différents états de la même estampe montrant une ville utopique est un exercice fascinant. Tirées à partir des cinquante-quatre plaques de cuivre qui restent, cent quatre-vingt-trois de ces « peintures imprimées » célébrées de son vivant sont répertoriées à ce jour. Cette exposition est la plus grande jamais organisée sur Segers. Les recherches entreprises pour la monter ont permis d’accroître notablement son œuvre peint. Aux douze tableaux connus, six autres viennent de lui être attribués. Les derniers ?
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Segers au pays des mystères
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Abonnez-vous dès 1 €Rijksmuseum, Museumstraat 1, Amsterdam (Pays-Bas), www.rijksmuseum.nl
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°696 du 1 décembre 2016, avec le titre suivant : Segers au pays des mystères