Il y a toujours de l’étrange, du décalé, dans les travaux du jeune David De Beyter. Son projet Concrete Mirrors, découvert en 2010 au festival Circulations, revenait sur ce que la conquête spatiale des années 1960 avait généré, sur fond de guerre froide, de sites de recherche scientifique à l’architecture aussi futuristes qu’improbables.
Aujourd’hui, avec Big Bangers (ou « Gros Boum ») amorcé en 2014, l’auteur nous entraîne au nord de la France, en Belgique et dans les Flandres, dans un univers tout aussi singulier et méconnu où combats et destructions de véhicules forment des rituels producteurs d’objets, de formes et de slogans porteurs de l’état d’esprit de leur pratique, du type « Not for a trophy but a good crash » inscrit sur le capot froissé d’une Jaguar. On ne trouve aucune idéologie ni revendication politique dans leurs actes, et pas davantage de recherches ou d’affirmations esthétiques dans leur démarche. Le «Big Bangers » est un sport amateur « bon enfant », pratiqué parfois en famille. Un des films de David De Beyter le montre. Les termes de « Build and Destroy », choisis en sous-titre de l’exposition, pourraient d’ailleurs être inversés. Car détruire et construire engendre des figures sculpturales marquantes, voire iconiques pour certaines, qu’impriment photographies ou films de David De Beyter et tôles froissées ou compactées. Après le BBB centre d’art à Toulouse et le centre d’art Image/imatge à Orthez, le Centre photographique d’Île-de-France (CPIF) est la troisième et dernière étape de ce projet protéiforme enrichi ici de nouvelles pièces au souffle des épopées libertaires.
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Une esthétique de la destruction
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°696 du 1 décembre 2016, avec le titre suivant : Une esthétique de la destruction