S’il est un art dépendant par excellence de la technique, c’est bel et bien le cinéma, « l’écriture du mouvement », selon l’étymologie grecque (cinématographe).
Aussi, la Cinémathèque française, avec « De Méliès à la 3D : la machine cinéma », se propose-t-elle d’explorer l’histoire du cinéma en déroulant le fil des inventions, des premières photographies animées jusqu’à l’ère numérique, qui ont permis à cet art, né originairement de la science, de captiver les foules tout au long du XXe siècle et encore aujourd’hui. Le visiteur, immergé dans un circuit s’apparentant à une joyeuse et bruyante « salle des machines », découvre une pléthore de trésors accumulés depuis plus de quatre-vingts ans par la Cinémathèque française : caméras, projecteurs, plateaux de tournage, archives et films rares. Suivant une scénographie construite tel un train, les machines en enfilade rappellent subtilement la fameuse phrase de Truffaut : « Les films avancent comme des trains dans la nuit. » Le visiteur suit un parcours pointu mais pédagogique qui démontre combien le cinéma combine, sans arrêt, technologie et sensibilité artistique. Du muet au parlant, du photographique au numérique, les outils déterminent des choix de mise en scène, et la volonté de créer des images inédites engendre de nouveaux appareils ou procédés. Ainsi, sans le système Vitaphone, la caméra Mitchell BNC, la Louma, le Steadicam ou encore la performance capture, il n’y aurait pas eu de films prototypes aussi marquants que Le Chanteur de jazz, Citizen Kane, Le Locataire, Shining et Avatar. Le mot de la fin revient à Godard, génial expérimentateur du septième art : « J’aime la technique que je ne différencie pas beaucoup de l’esthétique. »
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Le cinéma, l’esthétique de la technique
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Abonnez-vous dès 1 €Cinémathèque française, Musée du cinéma, 51 rue de Bercy, Paris-12e, www.cinematheque.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°696 du 1 décembre 2016, avec le titre suivant : Le cinéma, l’esthétique de la technique