Artisan du traité de Westphalie, Richelieu disait que « c’est pour la seule paix que je soutiens la guerre ».
Paradoxe apparent, en jouant l’une contre l’autre, la diplomatie met de l’harmonie dans le concert des nations. Du serment de Nithard de 842 aux accords de la COP21, à travers la centaine de documents officiels sortis pour la première fois des archives ministérielles, l’histoire internationale de la nation revit sa mémoire, non pas dans sa version officielle, mais selon une optique grand public, ce qui la rend particulièrement attrayante. Cadeaux scellant les alliances, mobilier, affiches, cartes, films témoignent de la recherche constante de cet idéal fragile. Négocier avec « les chers ennemis » est un art qui s’apprend et que concluent des instruments de ratification souvent somptueux. Car la paix s’écrit, selon les mots de Lamartine, en lettres d’or, celles qui ornent les Capitulations de la Sublime Porte, et surtout l’extraordinaire lettre du roi du Siam Rama IV à Napoléon III, un véritable joyau présenté dans la chambre des trésors, située au centre de l’exposition. Le choix chronologique adopté met en valeur les évolutions survenues au cours des temps. Sur le plan politique, la souveraineté des décisions passe des élites à l’« Union des peuples » évoquée par le Douanier Rousseau dans son fameux tableau de 1907. Sur le plan esthétique, le rameau d’olivier, attribut des figures allégoriques de Simon Vouet en 1640, est récupéré trois siècles plus tard par la colombe de Picasso.
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Du bon usage de la paix
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Abonnez-vous dès 1 €Petit Palais, Musée des beaux-arts de la Ville de Paris, avenue Winston-Churchill, Paris-8e, www.petitpalais.paris.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°696 du 1 décembre 2016, avec le titre suivant : Du bon usage de la paix