Guy Le Querrec - Photographe

Certes Quelque Part, édité en 1977 par Contrejour avec sa couverture en forme de jeu de l’oie parcourant case par case son itinéraire, depuis « l’adieu des aïeux au dolmen natal » jusqu’à son entrée à Magnum, est un livre culte. Certaines de ses photographies, celle de la récolte d’artichauts en particulier, font partie des plus célèbres. Il reste qu’elles avaient, comme lui, disparu un peu trop de la scène photographique. Près de quarante ans plus tard, ce retour sur image élargit la vision sur ce territoire, terre natale des grands-parents et aire des vacances durant l’enfance, loin de la rue de Buci et du quartier de Saint-Germain-des-Prés où depuis deux générations la famille s’était installée. Guy Le Querrec n’a jamais habité en Bretagne. Toutefois, mariages, concerts, scènes ordinaires d’un bord de mer ou d’un village, telles Malansac ou Tonquédec, les deux villes d’origine de ses grands-parents, fleurent bon l’instant vécu. Dans la Bretagne de Guy Le Querrec montrée à Lorient, Brest et Lannion, et dans le catalogue des trois expositions, il y a quelque chose de familier. Ce grand sentimental, généreux a l’art du cadrage, de la narration et de la formule du type « la photographie est pour moi une conversation avec la vie». « Le sonneur d’images », comme le résume si bien Michel Le Bris, n’a pas été instituteur comme en rêvaient ses parents, mais il sait transmettre, partager ce qui un jour a retenu son regard.