Comment habiter le monde ?

Celle-ci donne à voir, à travers installations, maquettes, documents écrits, photographies et autres films, une multitude d’initiatives issues des quatre coins de la planète « en prise directe avec les mutations locales et globales, à l’ère de la révolution numérique et de l’urgence écologique ». « Nous montrons des processus, précise Francine Fort, directrice du lieu. Ce qui nous intéresse, c’est davantage la manière d’y arriver que la qualité du résultat. » Et ces « façons » sont légion, comme en témoignent, entre autres, les quarante-deux projets d’architecture et d’urbanisme – de Santiago à Bruxelles, de Calais à Luanda, de Londres à Chengdu, de San Francisco à Copenhague – ici décortiqués. Ainsi en est-il également de cette étonnante ville « provisoire », en Inde, qui s’érige, en période sèche, dans le lit de la rivière Yamuna, un affluent du Gange, pour accueillir, le temps d’une grande fête religieuse, Kumbh Mela, quelque vingt millions d’habitants, avant de disparaître à la saison pluvieuse, lorsque l’eau reprend ses droits. Une cité-mirage faite de bambou, de bâches textiles et de plaques de métal ondulé qui démontre, de fait, l’incroyable réversibilité du lieu.