Grasse (06)

Au temps des cafés 1900

Musée d’art et d’histoire de Provence Jusqu’au 6 novembre 2016

Par Lina Mistretta · L'ŒIL

Le 18 août 2016 - 333 mots

Au XIXe siècle, les jolies bourgades et les petits ports de pêche de la Côte d’Azur attirent l’aristocratie anglaise, puis européenne. Elle devient un lieu de villégiature hivernale pour une clientèle huppée qui vient profiter du soleil, s’amuser, voire s’encanailler.

Dans de nouveaux quartiers, villas et châteaux transforment les villes tandis que la promenade de la Croisette accueille ses premiers hôtels et établissements de luxe. Villégiature, casinos, cafés, cabarets, sports et loisirs : durant les Années Folles, la « French Riviera » est au faîte de sa réputation. Avec la ligne de chemin de fer Paris-Lyon-Méditerranée et le développement d’un tourisme moins sélectif, la Côte d’Azur voit sa population et son activité augmenter et le nombre des cafés et des cabarets se développer. Avec la libéralisation des débits de boissons en 1880, leur nombre explose : ils sont 480 000 en 1910, et deviennent des lieux de rencontre incontournables de la vie nocturne azuréenne. Depuis les établissements les plus huppés ayant pignon sur rue et fréquentés par des bourgeois jusqu’aux « assommoirs », en passant par les bistrots de quartier où les conversations enfumées inquiétaient le pouvoir politique, une sorte de hiérarchie s’était dessinée entre des univers qui ne se mélangeaient pas. Pour autant, les hommes aimaient à pratiquer les mêmes activités : discuter, boire, manger, fumer, jouer et plus si affinités. Dans les cabarets, les spectacles évoluaient fortement vers des shows où le corps des femmes était mis en scène avec un érotisme ostensible. Du reste, la IIIe République est considérée comme l’âge d’or de la prostitution, une prostitution tolérée, voire légale. Dans l’un de ces troquets, le PLM de Grasse, dont l’une des activités premières était dévolue aux plaisirs charnels, il y avait un piano mécanique à cylindre de 1923 fabriqué à Nice par la Manufacture Nallino qui diffusait de la musique à la manière des juke-box. Cet instrument rare, parfaitement conservé, est entré dans les collections du Musée d’art et d’histoire de Grasse. Il est la star de son exposition intitulée à point nommé : « Du comptoir au boudoir ».

Du comptoir au boudoir

Musée d’art et d’histoire de Provence, 2, rue Mirabeau, Grasse (06), www.museedegrasse.com

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°693 du 1 septembre 2016, avec le titre suivant : Au temps des cafés 1900

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