L’art contemporain dans les monuments

C’est Zevs, chef de file du street art, qui a la primeur d’une carte blanche dans ce haut lieu de l’histoire de France [du 16 septembre au 29 janvier 2017]. Le créateur contestataire investit une partie de la forteresse, la Sainte-Chapelle ainsi que les différents niveaux du donjon. La plupart des pièces ont été produites pour l’événement, les autres étant des réinterprétations des pratiques emblématiques de Zevs, comme le graffiti à la lumière noire et les attaques visuelles. Cette proposition décapante, qui vise à donner un coup de projecteur sur ce monument étonnamment peu fréquenté, est révélatrice de la nouvelle orientation de la politique d’art contemporain du CMN. Après le coup d’arrêt des saisons thématiques, qui édictaient un sujet commun à une série de sites, le réseau a fait le choix d’une programmation plus ciblée et davantage en résonance avec les lieux et leur histoire. Actuellement, une dizaine de monuments mettent ainsi à l’honneur l’art actuel, avec des projets élaborés spécifiquement pour un écrin architectural. Une politique ambitieuse qui veut rappeler que les monuments sont autant des sites au passé prestigieux que des lieux vivants. L’autre temps fort de la rentrée, la double exposition parisienne de Lydie Arickx, s’inscrit dans cette mouvance. À la Conciergerie, l’artiste organise ainsi une performance durant laquelle elle réalisera une peinture de 120 m2 [du 9 septembre au 9 octobre 2016]. Tandis que dans la Chapelle expiatoire, elle installera, en écho avec l’esprit de ce site singulier, une sélection d’œuvres évoquant le corps, la vie et la mort [du 30 septembre au 6 novembre 2016].