BORDEAUX
En octobre 1970, Judy Gerowitz achetait une page de publicité dans Artforum pour annoncer qu’elle prenait pour nom d’artiste celui de Chicago, sa ville natale, afin de rompre avec la domination sociale masculine.
À 29 ans, s’ouvrait devant elle une période où son engagement artistique allait rimer avec son engagement féministe. The Dinner Party (1974-1979) est l’une des œuvres emblématiques de cette période, celle aussi qui lui ferma nombre de portes aux États-Unis, dont celles des musées et de la critique qui goûtèrent peu à cet immense banquet de forme triangulaire couvert de trente-neuf assiettes représentant des femmes célèbres depuis l’Antiquité via des corolles vaginales prenant différentes formes florales. Conséquence : l’itinéraire chronologique dans les cinquante années de création proposé à Bordeaux par Xabier Arakistain constitue le premier du genre ! Il permet également d’élargir la vision de l’œuvre, réduite souvent à ses connotations sexuelles. Dans les années 1980, son mariage avec le photographe Donald Woodman a donné naissance à des séries revenant entre autres sur l’Holocauste ou sur le sort réservé aux Amérindiens, chaque projet convoquant différentes techniques (peinture, dessin, tapisserie, broderie, céramique ou vitrail), et conduisant à des collaborations spécifiques. Faute de moyens suffisants pour dresser ce panorama, le commissaire Xabier Arakistain a toutefois eu recours, avec l’accord de Judy Chicago, pour près de la moitié des œuvres exposées à des reproductions sur papier. Un parti pris dicté par des raisons financières et qui peut heurter, en particulier pour les tapisseries, tableaux et dessins, mais au final très cohérent avec l’approche de la création de l’artiste, rebelle à toutes conventions dans la représentation.
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Judy Chicago la rebelle
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Abonnez-vous dès 1 €CAPC Musée d’art contemporain, 7, rue Ferrère, Bordeaux (33), www.capc-bordeaux.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°692 du 1 juillet 2016, avec le titre suivant : Judy Chicago la rebelle