Le nombre d’échanges entre musées a été multiplié par vingt ces dernières années et ne semble pas se ralentir.
Dans le cas présent, il s’est porté sur les fonds de deux musées de collectionneurs. D’un côté, le Musée de Troyes, créé à la suite de la donation de Denise et Pierre Lévy de leur collection d’art français, de l’autre, la Fondation Singer Laren, dont le fonds est issu de la collection d’Anna et William Singer, lui-même artiste peintre, constituée principalement d’art hollandais de la fin du XIXe-début XXe. Croisement d’art : les œuvres françaises font l’objet de l’exposition « French Modernist » à Laren (Pays-Bas), tandis qu’« Une modernité hollandaise » annexe le musée troyen. Outre quelques toiles de Singer, pour certaines d’une étonnante modernité en regard de sa collection, les premières salles du parcours présentent des œuvres d’artistes rencontrés par lui au cours de ses voyages en France, aux Pays-Bas ou en Norvège : Daubigny, Boudin, Rodin, Dufy, et surtout Henri le Sidaner, avec lequel il se lia d’amitié. Viennent ensuite les artistes de l’école de Laren, dont beaucoup pratiquent la peinture de plein air, à l’instar d’Anton Mauve (qui fut un temps le mentor de Van Gogh), Martin Borgord, peintre réaliste de la vie rurale, Gijs Bosch Reitz, au style graphique teinté de symbolisme, et Franz Deutmann, connu pour ses portraits. Les artistes de l’école de La Haye et son chef de file Jozef Israëls ont pour thème de prédilection le paysage, comme Evert Pieters, dont la palette aux tons sombres et intenses reflète bien l’esprit de cette peinture hollandaise. Lizzy Ansingh, seule femme de cette exposition, peint des toiles étranges mettant en scène des êtres hybrides entre femmes et poupées. Les dernières salles s’éclairent des toiles d’artistes d’avant-garde, acquises principalement par le musée, dont deux dessins de Jan Toorop et un portrait fauve de Kees Van Dongen offert par une galerie hollandaise aux Singer. L’intérêt de cette exposition est de faire connaître cette période de l’art hollandais méconnue du public.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
La Hollande en Champagne
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Musée d’art moderne, 14, place Saint-Pierre, Troyes (10), www.musee-troyes.com
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°692 du 1 juillet 2016, avec le titre suivant : La Hollande en Champagne