Yan Morvan - Portrait

Avec Champs de bataille, produit aux trois quarts par Vera Michalski et édité par sa maison d’édition Photosynthèses, le photographe revient par la grande porte. Le reporter de guerre qu’il fut, avant de décrocher de l’actualité, sait que dans son parcours il y a un avant et un après la parution de cet ouvrage qui condense, en quatre cent cinquante photographies de paysages après un conflit, sa vision de l’humanité et sa passion pour l’histoire. De la bataille de Jéricho au XIIIe siècle av. J.-C. à celle du golfe de Syrte en 2011 en Libye, le spectre est large. Ses reportages menés pendant la guerre du Liban devraient prochainement faire aussi l’objet de la parution d’un premier volume, toujours chez Photosynthèses. Le soutien de Vera Michalski, sœur de Maja Hoffmann, renvoie en son temps à celui d’Agnès de Gouvion Saint-Cyr. Il fait boule de neige. L’édition en septembre avec La Manufacture de Livres du premier des trois volumes de son travail sur les gangs en France entamé en 1973, revient à ses portraits en noir et blanc de groupuscules néonazis qui lui ont valu d’être menacé au point de décider, en 1995, d’arrêter un an la photographie. Après avoir été publié par les plus grands magazines français et américains, Yan Morvan a trouvé dans l’édition le point d’orgue à ses projets au long cours. Le temps est au beau.