Christine et Philippe Pée - Portrait

Quand, en plus, vous apprenez qu’il s’y trouve une résidence d’artistes et que vous êtes de ceux qui aiment la peinture, alors plus d’hésitation, vous montez dans le train, descendez à Uzerche et demandez à Christine et Philippe Pée de venir vous chercher. Ce sont eux les responsables. Voilà dix ans, libérés de toute obligation professionnelle, ils ont eu cette idée un peu folle de transformer leur maison, isolée du monde, pour la dédier à la seule peinture en y accueillant régulièrement des artistes. Pour y vérifier, comme ils disent, « l’impossibilité de s’en tenir à une conception fixe et unifiée de la discipline ». Dix ans plus tard et quelque cinquante-trois artistes venus passer l’été à y travailler – dont Amélie Bertrand, Beneyton, Hochart, Maris, Molk, Tabouret, Tritz, etc. –, confortablement installés dans une vieille grange aménagée en atelier, les Pée peuvent se féliciter d’avoir favorisé « la constante et féconde réélaboration » qui travaille la peinture. S’ils disent « encourager une forme salutaire d’indiscipline en intégrant régulièrement des pratiques a priori incompatibles avec l’image vertueuse que la peinture, instituée, donne par ailleurs d’elle-même », c’est que Christine et Philippe sont des esprits ouverts et curieux. À Chamalot, ils accueillent avec joie toutes les expérimentations pourvu que « Peinture » – comme l’appelait le regretté Gasiorowski – y puise l’occasion d’un supplément d’âme.