GRENOBLE
Après avoir exposé récemment Georgia O’Keeffe, le Musée de Grenoble met à l’honneur une autre figure féminine mais cette fois-ci contemporaine : Cristina Iglesias.
Encore trop peu connue du public français, cette plasticienne espagnole, née en 1956 à San Sebastián, dévoile une trentaine d’œuvres (travaux sur papier, maquettes, sérigraphies, installations) qui invitent le visiteur à déambuler tant physiquement que psychiquement dans, comme dirait Perec, des espèces d’espaces qui font vaciller nos repères. Ces constructions hybrides, lovées subtilement dans l’entre-deux (animal et végétal, nature et architecture, rêve et réalité), fonctionnent comme autant d’alcôves, de confessionnaux et de « chambres d’intranquillité » (Guy Tosatto) à visiter. Avec ses architectures de papier, ses maquettes mettant en abyme son œuvre sculptée et ses grandes installations mêlant les matériaux (bronze, albâtre, béton, verre, etc.), Iglesias renvoie tant à l’histoire de l’architecture qu’à la mémoire des lieux et à notre propre imaginaire. Ici, la dimension poétique est centrale, car ce travail, citant l’architecture, mais aussi la nature, l’image et la littérature – l’artiste ajoute dans ses dispositifs des textes de Roussel, Huysmans et José de Acosta –, n’est pas autocentré mais s’ouvre à de multiples dimensions. En effet, face à un passage suspendu qui projette mille et une facettes lumineuses, à une forêt pétrifiée de bronze ou à un puits grouillant d’entrelacs baroques, le spectateur quitte Grenoble pour s’aventurer du côté de la fontaine de Trevi, du fantôme du capitaine Nemo ou encore du labyrinthe végétal de Shining. Assurément, cette expo vertigineuse, où l’inquiétante étrangeté bat son plein, est à vivre pour en savourer toutes les facettes.
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Cristina Iglesias, espèces d’espaces à Grenoble
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Abonnez-vous dès 1 €Musée de Grenoble
5, place Lavalette, Grenoble (38)
www.museedegrenoble.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°691 du 1 juin 2016, avec le titre suivant : Cristina Iglesias, espèces d’espaces à Grenoble