La rétrospective Yoko Ono au Mac de Lyon se déploie sur trois étages afin de proposer aux visiteurs un large panorama de la démarche Fluxus de celle que John Lennon surnommait « l’artiste inconnue la plus célèbre du monde ». Plasticienne post-dadaïste et militante pour la paix, Ono expérimente toutes les expressions artistiques depuis plus de soixante ans avec pour devise « L’art, tout le monde peut en faire ». De la poésie aux installations via la performance, la musique, l’écriture et les films, plus de cent œuvres reviennent ici sur son parcours très marqué par le « Peace and Love » des années 1970. Si l’on prend plaisir à retrouver des œuvres mythiques, telles que la performance Cut Piece (1964), où elle invita les spectateurs à découper sa robe noire en morceaux, et la photo Bed-in for Peace (1969) avec Lennon, on regrette toutefois le surnombre d’installations participatives indiquant au visiteur de planter un clou, de réparer de la vaisselle brisée ou d’entrer dans des sacs. En outre, un paradoxe de taille est à l’œuvre dans cette exposition se voulant résolument récréative : celle-ci se présente, de par le côté interactif des œuvres exposées, comme un terrain de jeux à expérimenter, or l’écrin – le fameux cube blanc – offert à la plasticienne crée plutôt de la distance avec les pièces, les visiteurs n’osant pas forcément intervenir, la fétichisation des productions présentées prenant bien souvent le pas sur leur utilisation. Enfin, au vu de l’omniprésence de son illustre mari dans maintes propositions, on finit par se demander si, en faisant abstraction de l’énorme « capital sympathie » dont bénéficie l’immense John Lennon, l’œuvre de Yoko Ono tiendrait toujours autant.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Tout Yoko Ono
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Musée d’art contemporain (Mac) de Lyon, 81, quai Charles-de-Gaulle, Lyon (69)
www.mac-lyon.com
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°691 du 1 juin 2016, avec le titre suivant : Tout Yoko Ono