Diamonds are forever - Mathieu Mercier signe son premier foulard, un « accessoire, note-t-il, qui offre la liberté de la page blanche », et auquel il veut se confronter depuis longtemps.
Lorsque, en 2004, jeune Prix Marcel Duchamp, il exposa à La Verrière, l’espace d’art bruxellois d’Hermès, il se souvient ainsi avoir pensé que « le carton d’invitation de l’exposition aurait fait un très beau carré en soie » : cela ne se produisit pas. La maison du Faubourg fit cependant appel à lui quelques années plus tard pour mettre en scène la vitrine de sa boutique tokyoïte. Mathieu Mercier, qui s’intéresse à l’art sous toutes ses formes, y compris celles tenues pour mineures, imagina une installation évoquant le tambour d’une machine à laver géante dans lequel tournoyait une multitude d’étoffes. Aujourd’hui, c’est donc la styliste Christine Phung, dont le vestiaire mixe les codes de la couture et du sportswear, qui s’est approprié, avec son plein accord, un dessin de la série Diamant. La genèse de cette image évoquant la structure moléculaire minérale d’un joyau remonte au début des années 2000 ; alors que Mathieu Mercier mène des recherches sur le format des tondi italiens, son galeriste de San Francisco lui commande un badge, qu’il vend 25 cents « pour avoir de la monnaie pour le parcmètre ». Un diamant pour moins d’un dollar, un clin d’œil à Magritte ; ainsi est née cette série de peintures circulaires déclinées par la suite dans plusieurs gammes chromatiques. Mais également dans d’autres champs : en 2012 Swatch commercialisa la montre « Stone from your Heart », fruit d’une collaboration reprenant en miniature ce kaléidoscope pictural – idée retenue parmi de nombreuses propositions qui nourrirent l’inspiration de la marque. Puisque, au final, « les influences s’exercent dans tous les sens, de l’art vers l’univers de la consommation et réciproquement », assure Mathieu Mercier.
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Histoire de foul’art
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°691 du 1 juin 2016, avec le titre suivant : Histoire de foul’art