Art moderne

Lecture croisée

Un Kandinsky bien servi

Par Fabien Simode · L'ŒIL

Le 24 avril 2016 - 344 mots

Vassili Kandinsky est né le 4 décembre 1866 dans une famille bourgeoise de Moscou. Il aurait donc eu 150 ans le 4 décembre prochain.

Un anniversaire que se devait de célébrer Philippe Sers, « spécialiste internationalement reconnu de l’œuvre et de la pensée de Kandinsky », dit son éditeur Hazan. Si la présentation est pompeuse, elle est juste. Né en 1940, le philosophe de l’art travaille depuis un demi-siècle sur l’artiste russe naturalisé français, depuis ses études à la Sorbonne terminées par une thèse consacrée à Kandinsky, Kandinsky, philosophie de l’art abstrait, qui sera publiée plus tard, en 1995, chez Skira. Elle s’est imposée depuis, dit-on, comme un « classique » pour qui veut « comprendre Kandinsky », notamment son passage à l’abstraction. On se félicitera donc de la voir inscrite au catalogue Hazan depuis avril 2016 [384 p., 19 €], où elle rejoint deux autres titres sur Kandinsky fraîchement parus : Kandinsky. La Grande Aventure de l’art abstrait [350 p., 65 €] et Kandinsky. Klänge (résonances) [2 volumes sous étui, 89 €] ; soit une monographie synthétique et un album. Si la première est signée Philippe Sers, le second est la réédition d’un album que Kandinsky publia en 1913, suivi d’une étude critique de Philippe Sers, toujours. Le philosophe de l’art connaît si bien le peintre qu’il ne s’embarrasse, dans sa monographie, d’aucun préambule. Ni préface, ni introduction, pas même un sommaire qui aurait pourtant été bien utile pour se guider dans le livre et ses chapitres chronologiques : « Enfance et influences, 1866-1885 », suivi « Du figuratif à l’abstrait, 1908-1914 », jusqu’aux années « de sagesses, 1933-1944 ». On fera donc sans, l’un des desseins assumés de l’ouvrage étant le nombre – et la qualité – des reproductions : deux cent cinquante, dit l’éditeur. Klänge (résonances) est d’une tout autre ambition : l’ouvrage reproduit les trente-huit poèmes de l’album Résonances de Kandinsky, illustrés par lui et traduits par Soupault. « – Personne n’en est sorti ? – Personne ? – Personne », proclame l’un des poèmes. Pas même, donc, Philippe Sers.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°690 du 1 mai 2016, avec le titre suivant : Un Kandinsky bien servi

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