Steib, le peintre résistant

Par Fabien Simode · L'ŒIL

Le 24 avril 2016 - 173 mots

Histoire - En 1945, un ancien employé de la Société des eaux expose à Mulhouse son Salon des rêves, série de cinquante-cinq œuvres réalisées entre 1940 et 1945 dans la cuisine de sa petite maison de Brunstatt (Alsace).

L’ensemble n’a rien d’un salon onirique mais dépeint, au contraire, la vie sous l’occupation allemande. Il dit la détestation du peintre autodidacte pour les nazis et leur chef Hitler. Dans une facture naïve proche de l’imagerie d’Épinal, Joseph Steib (1898-1966) leur déclare la guerre avec ses pinceaux. Il représente notamment le « conquérant » de profil à la manière d’Arcimboldo, la tête résultant de l’association d’un porc, d’un chat et d’un aigle. Si elle avait été découverte par les nazis, cette huile sur carton exposée dans « L’art en guerre » aurait valu la mort à son auteur, comme les cinquante-quatre autres œuvres du Salon des rêves dont François Pétry, découvreur de Steib dans les années 1980, assure dans ce livre l’analyse iconographique en même temps qu’il replace Steib dans l’histoire de la peinture résistante.

François Pétry, Le « Salon des rêves », La Nuée Bleue-Place des Victoires, 220 p., 35 €.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°690 du 1 mai 2016, avec le titre suivant : Steib, le peintre résistant

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