Dans les années 1920-1930, Albert Braïtou-Sala, artiste peintre issu d’une famille juive tunisienne, est la gloire du Tout-Paris.
Le Musée de la Piscine lui rend hommage sur cette période, laissant de côté la partie après-guerre qui s’avèrera dramatique pour le peintre et sa famille. Le parcours thématique restitue l’ambiance des Années folles, avant le retour à l’ordre, à travers son œuvre constituée de portraits, genre dans lequel il fit carrière. Mais si l’artiste a révélé son talent de portraitiste et de coloriste dans les têtes d’enfants, les plus réussies, c’est avec les portraits mondains, majoritairement féminins, qu’il rencontra le succès. C’est durant les années 1920 qu’il débute cette activité. Introduit dans le milieu du spectacle, il côtoie les cantatrices, les comédiennes et les danseuses. Il réalise ainsi les portraits de Cléo de Mérode, de Renée Falconetti ou de Marthe Chenal, vedette de l’Opéra de Paris. Fort de ce succès, il s’immisce dans les sphères de la haute société parisienne, et tout ce que Paris compte de bourgeois, d’aristocrates du monde industriel ou financier défilera dans son atelier jusqu’en 1939. Principalement leurs femmes. Durant les années 1930, sa carrière atteindra son apogée. La critique de cette époque entretient de façon récurrente le lien entre Braïtou-Sala et la mode, probablement en raison du talent particulier du peintre à rendre l’élégance des toilettes de prestigieuses maisons de haute couture parisiennes portées par les modèles. Sa peinture, élaborée sur une représentation de cette aristocratie de l’entre-deux-guerres dans ce qu’elle a de léger et d’insouciant, reflète les réalités de cette époque. Elle est à leur image. Mais derrière cette légèreté s’annoncent les terribles tragédies de l’histoire humaine qui donnent à son œuvre une grandeur bouleversante.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Braïtou-Sala, derrière le miroir
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €La Piscine, 23, rue de l’Espérance, Roubaix (59), www.roubaix-lapiscine.com
Légende photo
Braïtou-Sala, Portrait de Madame Revel, 1937, huile sur toile, 99 x 52 cm, collection Comte Bertrand de Montesquiou-FeÌzensac. © Photo : Alain Leprince
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°690 du 1 mai 2016, avec le titre suivant : Braïtou-Sala, derrière le miroir