N’en déplaise aux pourfendeurs des pompiers, la réhabilitation des peintres académiques du XIXe siècle est désormais un phénomène irréversible.
Après Cabanel, Gérôme et Rochegrosse, et avant Gleyre et Besnard cet été, c’est au tour d’Albert Maignan (1845-1908) de goûter à nouveau au feu des projecteurs. L’artiste est actuellement célébré à la Fondation Taylor, au sein de son ancienne maison-atelier. Lauréat de prestigieuses commandes et couvert de gloire de son vivant, Maignan a rapidement sombré dans l’oubli. Pourtant, les Parisiens le côtoient régulièrement, souvent sans le savoir, l’artiste faisant partie de ces prolifiques décorateurs de la IIIe République. On lui doit, entre autres, de grosses machines ornant l’Hôtel de Ville, l’Opéra-Comique, le Sénat ou encore le restaurant Le Train Bleu. L’exposition dévoile les dessous de ces chantiers emblématiques de la culture visuelle de la Belle Époque à travers les dessins préparatoires de Maignan. Des feuilles provenant quasi exclusivement du Musée de Picardie à qui l’artiste a légué ses collections et son fonds d’atelier. Le Musée d’Amiens a par ailleurs prêté quelques tableaux de chevalet plus personnels comme La Muse verte et La Mort de Carpeaux. Ils montrent une coloration symboliste qui culmine dans Les Voix du tocsin. Cette toile impressionnante (5,50 x 4,50 m) à la composition virevoltante était injustement roulée en réserve depuis 1918 ! Elle est aujourd’hui restaurée en public, là où elle a été créée. Et ce n’est que justice.
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Albert Maignan ressuscité chez lui
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Abonnez-vous dès 1 €Fondation Taylor, 1, rue La Bruyère, Paris-9e, www.taylor.fr (jusqu’au 7 mai pour la galerie de dessins)
Légende photo
Albert Maignan, La Muse verte, 1895, huile sur toile © Photo : Mars Jeanneteau/Musée de Picardie.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°690 du 1 mai 2016, avec le titre suivant : Albert Maignan ressuscité chez lui