Bande dessinée - Après le Louvre et Orsay, c’est au tour du Musée de Cluny de s’ouvrir à la BD via les éditions Futuropolis.
Seize étudiants de l’école Estienne sont partis de la « Joconde » du musée, La Dame à la licorne constituée de six tapisseries tissées aux alentours de 1500, pour réaliser de courts récits en bande dessinée autour de cette célébrissime production du Moyen Âge. Les consignes de leurs enseignants ? « Adopter la “médiévale attitude” et nous raconter une Dame historiquement rigoureuse, joyeusement décomplexée ou carrément effrontée » ! De l’œuvre d’art à l’œuvre scolaire, le résultat final, comme souvent lorsqu’il s’agit d’un ouvrage collectif, est inégal. Certains parviennent à nouer un dialogue savoureux, à travers le temps, entre leur propre regard de jeunes étudiants en art graphique et ce grand chef-d’œuvre de l’art médiéval : l’émotion à fleur de peau des récits de Louise Smith (Amour courtois) et de Kajika Aki Ferrazzini (Maman) emporte notre adhésion. De même, la trame ubuesque d’un Henri Lemahieu (Le Concours des trois lunes d’argent), réutilisant les personnages animaliers et humains des tentures, est drôle tout en reprenant fidèlement la symbolique de La Dame à la licorne : les cinq sens plus un sixième (celui du cœur…). D’autres jeunes créateurs, par contre, ont beaucoup plus de mal à nous convaincre. Le dessin peu assuré de Laura Bertrand nous laisse sur notre faim. Quant à Adèle Verlinden, elle a beaucoup trop regardé Fred et Joann Sfar. Malgré ces réserves, ce bel album cartonné, qui s’accompagne à la fin d’un cahier pédagogique sur la pièce phare de Cluny, devrait ravir les passionnés tant de BD que d’histoire de l’art.
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La Dame à la licorne en planches
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Abonnez-vous dès 1 €La Dame à la licorne, revisitée par 16 étudiants de l’école Estienne, Futuropolis, 232 p., 25 €.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°688 du 1 mars 2016, avec le titre suivant : La Dame à la licorne en planches