Dans le cadre de ses expositions consacrées à l’architecture, l’Atomium, à Bruxelles, se penche sur une époque clé de l’histoire de la Belgique : l’après Deuxième Guerre mondiale, période où l’incontournable style international, notamment, produira quelques fameux exemples de l’architecture moderniste belge.
La présentation se déploie sur trois niveaux du bâtiment, découpée par thématiques : la ville verticale, la banlieue pavillonnaire, le logement social, la maison préfabriquée, etc. Bercé par une idéologie progressiste et une foi sans bornes envers le progrès, le pays a connu son moment phare, l’Exposition universelle de 1958, qui est, ici, décortiqué à l’envi, à la fois grand coup de fouet créatif et instant charnière entre période de reconstruction et émergence de la société de consommation. On peut d’ailleurs voir une maquette du fameux pavillon des États-Unis, avec au menu : télévision en couleurs, soda, ice cream et jazz. Le visiteur devine, en contemplant l’esthétique des bâtiments et de l’urbanisme belges d’alors, comment s’y est déclinée l’influence américaine. En témoignent l’ex-Sabena Air Terminus de Maxime Brunfaut (1952-1954, à Bruxelles), rénové dans les années 1990, et moult gratte-ciel, évidemment, tels, à Bruxelles, l’hôtel Hilton de Henri Montois (1964-1967) et la tour Martini de Jacques Cuisinier (1957-1961), rasée en 2001, sans oublier, à Anvers, l’ancienne tour BP – aujourd’hui Axa – de Léon Stynen (1960-1963), premier édifice de bureaux à arborer une façade entièrement suspendue. En théorie, le sujet était en or. En réalité, la documentation mise à la disposition du public est trop faible et la présentation manque franchement d’un fil conducteur, se contentant d’aligner des images et quelques maquettes, sans afficher un véritable propos. Mieux vaudra profiter de ce temps pour explorer de fond en comble cet étonnant édifice métallique de l’Expo 58, planté telle une vigie sur le plateau du Heysel.
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Le rêve américain de la Belgique
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Abonnez-vous dès 1 €Atomium, square de l’Atomium, Bruxelles (Belgique), www.atomium.be
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°688 du 1 mars 2016, avec le titre suivant : Le rêve américain de la Belgique