Dotée d’une solide formation (la Saint Martins School of Art de Londres, les Beaux-Arts de Paris), la jeune peintre franco-danoise Eva Nielsen, née en 1983 et vivant à Yerres en région parisienne, montrait, dans le cadre de son exposition personnelle à l’école et espace d’art contemporain Camille Lambert de Juvisy, une dizaine de pièces récentes.
Alternant à la fois les sérigraphies et les prints (impression numérique sur toile), Nielsen est l’une des artistes les plus prometteuses de la jeune scène picturale contemporaine française. Fascinée par les zones urbaines délaissées traversées par des désastres économiques ou des catastrophes naturelles (la banlieue parisienne ou Détroit aux États-Unis), l’artiste peint des images troublantes, comme brouillées. Constamment dans l’entre-deux, entre planéité et profondeur, figuration et abstraction, peinture et photographie, ciel et terre, ville et périphérie, ses images, en dévoilant des architectures solitaires, comme déclassées (terrain de foot abandonné, barre d’immeubles, zone de transit…), se nourrissent aussi bien du cinéma infiniment poétique de Tarkovski que de l’intrusion de la reproduction mécanique dans la peinture orchestrée par des pointures comme Rauschenberg, Polke, Warhol et Wool. Avec brio, l’artiste exploite les ratés de l’image – elle se sert d’imprimantes qui laissent des traces aléatoires – pour donner naissance à des peintures ambiguës, qui ne s’épuisent pas au premier regard : le regardeur s’engouffre dans un continuum de paysages altérés et fantomatiques, témoignant d’une certaine mélancolie contemporaine, pour transformer peu à peu cette peinture suggestive en terrain de jeu mental.
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Eva Nielsen, à la lisière
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Abonnez-vous dès 1 €École et espace d’art contemporain Camille Lambert, 35, avenue de la Terrasse, Juvisy-sur-Orge (91), www.portesessonne.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°688 du 1 mars 2016, avec le titre suivant : Eva Nielsen, à la lisière