Jean-Baptiste, l’autre Huet

Ce dernier ne manque pourtant pas de talent. Honnête peintre, mais surtout brillant dessinateur, il a laissé à la postérité pléthore de feuilles croquant la faune et la flore avec fraîcheur et une empathie communicative. De beaux dessins d’ailleurs abondamment diffusés par la gravure de son vivant. Le Musée Cognacq-Jay lui rend enfin justice en organisant sa toute première exposition monographique. Le terme de rétrospective employé par l’établissement est cependant exagéré compte tenu de la quantité de pièces – soixante-dix – et de son orientation thématique. Le parcours se focalise ainsi sur sa production graphique et sur les œuvres faisant la part belle aux animaux et aux paysages, plutôt qu’à ses tableaux de pastorales assez convenus. Fort à propos, la manifestation ne s’attarde pas non plus trop longuement sur ses modèles de toiles de Jouy, sujet déjà mis en avant dans d’autres événements. Les espaces de Cognacq-Jay étant modestes, ce choix s’avère judicieux. Ce parti pris, qui met en lumière la vraie valeur ajoutée de Huet, permet d’admirer de beaux et rares dessins, pour beaucoup en mains privées et pour certains inédits. Une sélection qui célèbre l’amplitude de son art, qui va du véritable portrait d’animaux, à l’instar de la tendre Lionne avec ses petits, aux bêtes saisies sur le vif telle la Tête de bouc plus vraie que nature.