« Les fragments de l’amour », exposition collective conçue par la jeune commissaire Léa Bismuth, commence par un extrait vidéo (On Love and Being, 2002) d’un documentaire sur Derrida où celui-ci, à la question « Qu’est-ce que l’amour ? », précise qu’il est impossible d’en donner une définition, le philosophe luttant pour trouver ses mots.
Ainsi, plutôt que de disserter longuement sur un sujet aussi ambitieux, peut-être est-il plus aisé d’emprunter des chemins de traverse pour l’aborder à travers des œuvres d’art qui ont tenté de le représenter à travers de multiples fragments : regard, baiser, fusion érotique, fantasme, lettre, souvenir, douleur… Conçu tel un récit amoureux, allant de la rencontre à la disparition, le parcours présente, via des médiums variés (peinture, photographie, sculpture, installation, littérature, cinéma), une trentaine de pièces d’artistes émergents ou établis cherchant à mettre des mots – la littérature est très présente avec Derrida, Les Fragments d’un discours amoureux de Barthes et Hervé Guibert –, mais aussi des images sur « un “impossible” que deux êtres se donnent comme terrain de jeu » (Bismuth). Après avoir croisé des peintures questionnant la maladie d’amour (Alex Pahlavi, Agnès Thurnauer), des objets sibyllins jouant sur une grande économie de moyens (coup de cœur pour le ballon contenant le souffle de deux artistes amoureux, Stéphanie Saadé et Charbel-Joseph H. Boutros), ainsi que des pièces abordant la mythologie de l’amour au cinéma, de Delphine Seyrig à Jean Eustache, en passant par le film hollywoodien Casablanca, le visiteur est amené à interroger avec finesse, et non sans humour, son propre rapport à l’amour.
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Une traversée dans l’amour
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Abonnez-vous dès 1 €La Traverse – Centre d’art contemporain d’Alfortville, 9, rue Traversière, Alfortville (94), www.cac-latraverse.com
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°688 du 1 mars 2016, avec le titre suivant : Une traversée dans l’amour