Aborder le travail en couleur de Robert Capa, fait découvrir une production qui a été méconnue jusqu’à ce que Cynthia Young, conservatrice à l’International Center of Photography (ICP, fondé à New York par le frère du photographe), ne s’intéresse à des cartons marqués « Capa en couleur » après avoir été intriguée, lors du montage de la rétrospective itinérante que l’ICP consacra à Capa, par quatre photographies réalisées en Chine.
Pour la première fois, le photographe utilise le Kodachrome mis au point deux ans plus tôt, en 1936. À partir de 1941 et jusqu’à sa disparition en Indochine en 1954, Il doublera ses reportages avec ce film tout en le privilégiant pour les sujets style Life, que les magazines américains lui commandent à partir de 1947 ou qu’il initie, comme Generation X, enquête sur la jeunesse de quatorze pays.
Le récit de Cynthia Youg révèle chronologiquement ces travaux négligés par crainte qu’ils ne viennent brouiller l’image du célèbre reporter de guerre. À partir de la Seconde Guerre mondiale, ils se développent jusqu’aux ultimes photos de soldats américains avançant dans un champ où Robert Capa trouvera la mort. Publications ou expositions n’ont pas retenu ces images, leur préférant celles en noir et blanc, signature du reporter. De nos jours, la peur de la confusion des genres n’est plus de mise. Le reporter de guerre n’est pas incompatible avec l’autre visage de Capa, maître du glamour aussi à l’aise à l’hippodrome de Deauville que sur les pistes de ski de Zermatt ou sur un tournage de film. Les femmes captent son regard. Il n’y a que lui pour s’ennuyer de ces sujets. Et nous du reste aussi parfois. « Je veux reprendre mon vrai travail, et vite », dit-il en 1953. L’année suivante, Life lui demandera de couvrir la guerre en Indochine.
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Capa kodachrome
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°687 du 1 février 2016, avec le titre suivant : Capa kodachrome