Cette exposition aborde un thème sensible : l’existence mouvementée des frontières en Europe et dans le monde à l’époque contemporaine.
Toute frontière, même la plus « naturelle », fleuve, mer ou montagne, est une invention humaine arbitraire et politique. Les réalités parfois violentes des limites territoriales, des « murs de séparation » et des autres moyens de contrôler les flux humains sur notre planète sont présentés et étudiés à l’aide de documents variés : cartes, photographies, documents historiques, cartels clairs et explicites, œuvres d’artistes… L’exposition explore en profondeur la question des murs-frontières. Aujourd’hui, plus d’une cinquantaine de murs dans le monde illustrent la méthode brutale que choisissent des États, y compris certains dits « démocratiques », pour imposer leur souveraineté. Parmi d’autres « murs », sont évoqués les « barrières » de Melilla (12 km) et de Ceuta (8 km) au Maroc, la « ligne verte » qui coupe l’île de Chypre, le « mur de sécurité » de plus de 700 km construit par Israël, la clôture électrifiée entre le Pakistan et l’Inde, la « clôture de la mort » entre les États-Unis du Mexique et les États-Unis d’Amérique du Nord, la frontière la plus surveillée et cependant la plus traversée clandestinement au monde. L’exposition apporte aussi un éclairage particulier sur la plus longue frontière française : le fleuve Maroni, qui sépare la France (région de Guyane française) et le Surinam, tout en marquant également les limites ultimes de l’Union européenne en Amérique latine. D’autres interrogations complexes : « Frontières, ordre ou désordre international », « La Méditerranée : espace de contacts et de ruptures », « L’Europe en guerre contre un ennemi qu’elle s’invente », parmi beaucoup d’autres, sont abordées. Tout au long du parcours, des artistes proposent des regards distanciés et des témoignages sur cette histoire des frontières en train de s’écrire. Citons Tomi Ungerer et ses dessins irrésistiblement caustiques, les photographes Sarah Caron, Bruno Serralongue, Ad Van Denderen, Bruno Boudjelal, Laetitia Tura, Thomas Mailaender, Julian Röder et les plasticiens Barthélémy Toguo, Emma Malig et Mathieu Pernot.
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Les frontières, ordre ou désordre ?
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Abonnez-vous dès 1 €Musée national de l’histoire de l’immigration, palais de la Porte Dorée, 293, avenue Daumesnil, Paris-12e, www.histoire-immigration.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°687 du 1 février 2016, avec le titre suivant : Les frontières, ordre ou désordre ?