Pascal Faracci - portrait

C’est par cette boutade que le maire de Poitiers a souhaité la bienvenue à Pascal Faracci, alors qu’il briguait la direction des musées de la ville. La question de l’élu trahit autant son étonnement que son enthousiasme face au profil atypique du candidat. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le parcours de Pascal Faracci détonne franchement dans l’univers un brin stéréotypé des conservateurs. Car ses premières armes il ne les a pas faites dans l’histoire de l’art mais à la direction administrative et financière de grands groupes comme BNP ou Essilor. Le centralien est pourtant passionné d’art. Un jardin secret qu’il cultive en marge de sa carrière, jusqu’à ce qu’il saute le pas et retourne sur les bancs de l’école à trente-cinq ans pour étudier l’art précolombien puis la muséologie. Cette première incursion reste sans lendemain. Ayant dépassé la limite d’âge pour le concours de conservateur, il reprend le chemin de l’entreprise. Quand la réforme abolit cette limite d’âge, il s’inscrit aussitôt et réussit le concours. Pas avare en défis, il choisit pour son premier poste une affectation exigeante : le plus gros musée de Poitou-Charentes qui attend depuis longtemps une refonte totale. En à peine deux ans, le quadra a déjà lancé une foule de projets et fait bouger les lignes. Ceux qui le côtoient invoquent son pragmatisme et son ouverture tous azimuts. Des qualités qui ne sont clairement pas étrangères à sa première vie.