Lucie Picandet - Portrait

Un exercice difficile pour Lucie Picandet, dont le parcours passe par une grande école d’art, une année de russe puis une de théologie, une thèse de philosophie en cours, un master d’esthétique du cinéma et une pratique du dessin et de la broderie. « Faire de la philosophie et faire de l’art, c’est la même chose pour moi. » Longtemps, elle se glissait à la BnF et dessinait tout en écoutant six ans de cours de Deleuze. Puis elle entreprit l’écriture de poèmes et l’invention de mots à partir des dictionnaires d’ancien français qui s’y trouvaient. « J’ai besoin d’aller toujours au fond des choses, jusqu’au dernier détail. » Elle se définit comme « penseuse » à partir de tout matériau, que ce soient le dessin, les mots ou la philo. Au printemps dernier, elle a terminé une résidence dans les ateliers de maroquinerie d’Hermès, proposée chaque année par la Fondation d’entreprise, où elle a créé une figure allégorique en marqueterie de cuirs. Puis elle a posé au dernier moment sa candidature à la bourse Révélations Emerige en présentant deux broderies et un cabinet de dessins intitulé Celui que je suis. Grâce à cela, la Galerie Georges-Phillipe et NathalieVallois l’accueillera à deux reprises en avril lors d’une expo collective, puis en novembre, en tant que lauréate. Elle a commencé à imaginer quelque chose sur la mémoire qui parlerait du jardin chez ses grands-parents. « Parfois, j’ai envie d’arrêter de parler pour agir à nouveau. »