Monographie - Ce livre pourrait bien n’en être plus vraiment un, mais un monument. Par son format déjà, imposant : 29 x 42 cm, soit un format exceptionnellement grand pour les éditions Citadelles & Mazenod – comparable au Kandinsky paru chez l’éditeur en 2009 –, pour 320 pages et à peu près autant d’illustrations couleur… Si le format n’est pas sans évoquer la silhouette longiligne de l’artiste, il rend surtout justice aux œuvres dont certaines reproductions en double pages flattent la matérialité de la peinture dans leur dimension et la qualité de leur rendu. Un monument, ensuite, par le caractère rétrospectif du texte de Guitemie Maldonado, historienne de l’art, professeure à l’université et aux Beaux-arts de Paris, qui n’hésite pas à aborder l’œuvre entier de l’artiste après avoir analysé les ingrédients qui font la légende du peintre suicidé « en plein midi ». Ces ingrédients, ce sont les portraits de Staël pris dans son atelier par Denise Colomb à la veille de la disparition du peintre, son déracinement, sa noblesse de sang russe et les épreuves familiales et amoureuses qu’il a traversées pour arriver à son dernier tableau et à cette sentence définitive : « Je crois que j’ai assez peint. Je suis arrivé à ce que je voulais… » Chaque chapitre se compose d’une succession d’essais inspirés qui rythment intelligemment la lecture, abordant tour à tour les voyages, l’amitié avec Braque, le soutien des collectionneurs (dont Jean Bauret), la diffusion de Staël aux États-Unis, etc., essais entrelardés d’analyses d’œuvres qui rendent toujours hommage en les citant aux commentateurs nombreux de l’œuvre de Nicolas de Staël, dont certains seront à coup sûr boutés hors de la bibliothèque par cet imposant et beau livre.
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Un monument pour Staël
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Abonnez-vous dès 1 €Guitemie Maldonado, Nicolas de Staël, Citadelles & Mazenod, 328 p., 235 €.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°686 du 1 janvier 2016, avec le titre suivant : Un monument pour Staël