Kurkdjian & Vigée le Brun

En 2004, Francis Kurkdjian, fondateur de la maison de parfum éponyme, avait reconstitué, à partir de formules originales, l’une des senteurs qu’aurait pu porter Marie-Antoinette. Dix ans plus tard, c’est le portrait de la reine par Élisabeth Vigée Le Brun, où elle tient délicatement une rose, qui lui inspire un sillage voluptueux et charnel : « À la rose ». Rien d’étonnant à ce que le Grand Palais, au moment de programmer une rétrospective dédiée à la peintre, fasse appel au parfumeur. L’institution culturelle et le créateur ont en effet déjà collaboré ; en 2010, Francis Kurdjian a conçu une installation olfactive dans la grande nef pour la sixième Nuit européenne des musées. Il a également signé de nombreuses installations éphémères : pour Versailles Off et les Grandes Eaux nocturnes, à la Biennale des antiquaires en 2014, pour les expositions universelles de Shanghai et celle de Milan cette année, à la grande mosquée de Paris avec l’artiste Sarkis lors de la Nuit blanche, à l’ambassade de France à New York pour la fête de la musique… Libéré du flacon commercial, donc de l’obligation de plaire, le parfum reste, dit-il un merveilleux « vecteur d’émotions ». Cette fois-ci, il a travaillé avec la scénographe Séverine Baehrel : l’entrée Clemenceau du Grand Palais est habillée d’un miroir monumental de 15 m de haut, orné de roses dorées qui semblent exhaler leur arôme. L’installation, intitulée « Voir et être vu », est à découvrir jusqu’au 11 janvier 2016, tandis que le parfum « À la rose », ainsi que sa déclinaison en mini-bougie, tous deux référencés par la RMN, sont en vente à la boutique du Grand Palais.