En 2009, le Centre Pompidou rappelait dans son exposition consacrée à l’artiste sa place déterminante dans les avant-gardes, à l’orée de la sculpture cinétique, de l’installation et de l’œuvre multimédia, en se concentrant sur ses années parisiennes de 1923 à 1933.
L’histoire se prolonge à Londres, à la Tate Modern, qui impose son style méthodique pour articuler les différentes étapes de l’œuvre de Calder, de la sculpture en fil de fer au mouvement mécanique jusqu’aux célèbres mobiles. Comme c’était le cas pour Malevitch, le parcours est construit telle une présentation universitaire. Il commence à la toute fin des années 1920 avec les délicats personnages de cirque en fil de fer (sauf Le Cirque de Calder lui-même, qui avait pourtant fait le voyage à Paris) et les portraits de ses amis, suspendus au plafond, comme des dessins en trois dimensions. L’abstraction vient à Calder lors de la visite de l’atelier de Mondrian en 1930 à Paris. Les salles suivantes sont donc dédiées aux premières « sculptures abstraites » de l’artiste, qui suspend une forme devant un panneau monochrome : la peinture prend une nouvelle dimension. Calder est peu à peu obsédé par le mouvement. Mouvement mécanique, puis motorisé avec Two Spheres qui ne tournent plus à cause de sa fragilité, à l’instar de Universe, exposé au MoMA de New York en 1934 et qu’Einstein aurait, paraît-il, regardé pendant quarante minutes, c’est-à-dire la durée d’un mouvement. Sans se préoccuper de chronologie puisque le parcours découpe les œuvres par catégorie, la plus grande salle, et avant-dernière, est occupée par les fameux mobiles, baptisés ainsi par Marcel Duchamp. Black Widow, la pièce finale de 3,50 m venue pour la première fois de l’Institut d’architecture de São Paulo, conclut l’exposition sur la fin des années 1940. Si concise et claire qu’elle soit, la présentation perd tout de même la sensibilité attachée à l’œuvre de Calder.
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Un Calder trop immobile
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Abonnez-vous dès 1 €Tate Modern, Bankside, Londres (Grande-Bretagne), www.tate.org.uk
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°686 du 1 janvier 2016, avec le titre suivant : Un Calder trop immobile