Découvrir une exposition de Sylvie Blocher (née en France en 1953), c’est accepter de se mettre en péril avec un bonheur inquiet. Rien n’apparaît comme « d’habitude ».
Les paroles, les visages et les corps que l’on découvre dans les vidéos, les mots déposés à la craie sur des papiers recouverts de peinture ardoise, proposent au spectateur la perception d’un réel sensiblement décalé. « Il y a quelque chose en chacun de nous qui peut faire résistance pour s’inventer autrement. Une parole, un geste. Une pensée », suggère l’artiste, qui toujours prend pour matière première l’humain. Invitée en 2010 à intervenir à Cidade Tiradentes, un district d’un demi-million d’habitants principalement composé de favelas dans la banlieue de São Paulo, à l’occasion de l’ouverture d’un centre d’art, Sylvie Blocher propose de filmer une centaine d’adolescents de ces favelas. La diffusion de la vidéo sera finalement refusée lors de l’inauguration du centre d’art, le directeur de la culture de la ville de São Paolo trouvant les adolescentes et adolescents trop fiers, irréductibles. Douze autres vidéos tout aussi « irréductibles », également projetées en grand format, proposent au public des confrontations avec des images et des propos qui peuvent résonner au plus intime, au plus particulier de chaque conscience. L’exposition se termine au premier étage du Crac par un mur de 30 m de long recouvert de retranscriptions à la craie des paroles de personnes ayant répondu à une invitation de l’artiste à dire quelque chose d’important qu’elles aimeraient voir inscrire dans un lieu d’art. Exemple : « Je demande à mon petit-fils d’avoir assez d’imaginaire pour inventer une autre suite au monde actuel. » Le public s’attarde particulièrement longtemps dans cette exposition…
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Sylvie Blocher, rendre visible l’invisible
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Abonnez-vous dès 1 €Centre régional d’art contemporain Languedoc-Roussillon, 26, quai Aspirant-Herber, Sète (34), crac.languedocroussillon.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°686 du 1 janvier 2016, avec le titre suivant : Sylvie Blocher, rendre visible l’invisible