Artiste franco-marocaine née en 1971 et vivant actuellement à New York et Tanger, Yto Barrada présente au Carré d’art des regards sensibles parfois ironiques sur la culture et les identités marocaines.
Loin des poncifs si souvent associés au royaume chérifien, passé et présent se croisent avec vivacité. De nombreuses œuvres – objets, moulages, photographies, et un film : Faux Départ – font directement référence aux fouilles archéologiques et à la découverte de fossiles dans le Sahara. Répondant aux demandes des touristes, des collectionneurs et des musées, des artisans réalisent des « restaurations créatives ». Le passé ressurgit entre les mains habiles des faussaires sous la forme de productions en apparence identiques aux « authentiques » fossiles. Ces réflexions sur l’idée de « leurre » se matérialisent de toute autre façon dans huit assemblages d’éléments de tuyauterie achetés par l’artiste à Tanger, soudés de façon fantaisiste par des plombiers qui montrent ainsi leur savoir-faire. Le souvenir du maréchal Lyautey, résident général au Maroc et défenseur des traditions et des « arts indigènes » sous le protectorat français, est évoqué par des lettres désabusées et une vaste installation de tapis monochromes. Des photographies de jouets d’enfants d’Afrique du Nord et de « dessins indigènes » collectés au début du XXe siècle par Thérèse Rivière, une ethnographe française, font également référence à de précieuses singularités qui participent pleinement à la vaste histoire de l’humanité.
Dans quatre autres salles, les photographies de Latoya Ruby Frazier, née en 1982 en Pennsylvanie (États-Unis), évoquent les habitants et les paysages de Braddock, sa ville natale, une cité ouvrière aujourd’hui sinistrée.
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Le Maroc loin des clichés
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Abonnez-vous dès 1 €Carré d’art, Musée d’art contemporain de Nîmes, place de la Maison-Carrée, Nîmes (30), www.carreartmusee.com
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°686 du 1 janvier 2016, avec le titre suivant : Le Maroc loin des clichés