Le Point de vue du Gras est considéré à ce jour comme la première photographie de l’histoire du médium.
Réalisée vers 1826 par Nicéphore Niépce sur une plaque d’étain recouverte de bitume de Judée, elle est un enregistrement du paysage depuis la fenêtre de sa maison à Saint-Loup-de-Varennes. Pour célébrer le deux cent cinquantième anniversaire de la naissance de son auteur, né en 1765 à Chalon-sur-Saône à quelques kilomètres de Saint-Loup, le musée de la ville a rassemblé des travaux d’auteurs qui ont revisité cette héliographie, propriété aujourd’hui de la collection du Harry Ransom Center à Austin (Texas), malheureusement trop fragile pour voyager et être exposée. Elle n’en est pas moins présente. La photographie de Daido Moriyama du tirage de l’héliographie encadrée et placée au-dessus de son lit ramène à la dévotion qu’il lui voue. Le récit proposé à partir de cette œuvre, bien que court, forme une chambre d’écho sensible où, plus que la figure ou l’ombre de Nicéphore Niépce réinterprétée par les travaux de résidents du musée (de JH Engström à Alexandra Catière), c’est la poétique des travaux contemporains nés du Point de vue du Gras qui retient. Des créations abstraites d’Andréas Müller-Polhe créées à partir du code digital de l’héliographie de Niépce aux Polaroids de Paolo Gioli et aux métaphores de Patrick Bailly-Maître-Grand, la palette extrêmement large, différente des registres et des langages, renvoie à l’énigme fascinante, troublante, produite encore aujourd’hui par cette image dialectique.
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Les héritiers du Point de vue du Gras
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°686 du 1 janvier 2016, avec le titre suivant : Les héritiers du Point de vue du Gras