Matisse, encore… Après Paris, Nice, Martigny, Londres, Rome… c’est au tour du Cateau-Cambrésis de montrer pour la deuxième fois le travail de gravure de Matisse.
N’est-ce pas trop ? Non, trois fois non : d’abord, parce que l’on ne se lasse pas de l’artiste ; ensuite, parce qu’il est célèbre comme peintre, dessinateur et sculpteur, mais beaucoup moins comme graveur alors qu’il a réalisé près de neuf cents gravures et illustré quatre-vingt-dix ouvrages ; enfin, parce que la plupart des œuvres présentées au Cateau-Cambrésis sont inédites. Il s’agit d’un ensemble complet, rare, illustrant toutes les techniques employées par Matisse, mais aussi les matrices qui ont servi à l’élaboration des estampes. On y voit des pointes sèches, eaux-fortes, aquatintes, linogravures, gravures sur bois et surtout des pierres lithographiques, chefs-d’œuvre à part entière, découvertes par la famille Matisse dans l’atelier Mourlot. L’exposition s’ouvre sur ses premières gravures, quatre études d’autoportrait à la pointe sèche exceptionnellement retravaillées sur une même matrice. Par la suite, dans ses multiples variations autour d’un même modèle, les matrices ne serviront qu’une seule fois. À l’exception de la gravure, rare, représentant une vue de l’atelier de Matisse, on observe que ce qui intéresse le plus l’artiste, c’est la figure. Son travail est une apologie du féminin qui met en évidence l’essence du modèle, ses danseuses acrobates font l’objet d’un exercice de stylisation sidérant de vérité, comme ses têtes réduites à un ovale et à l’ondulation d’une chevelure. La gravure devient à ce stade une autre forme d’écriture, un autre instrument.
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L’autre Matisse
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Abonnez-vous dès 1 €Musée départemental Matisse, palais Fénelon, place du Commandant-Richez, Le Cateau-Cambresis (59), museematisse.lenord.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°686 du 1 janvier 2016, avec le titre suivant : L’autre Matisse